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LU, VU, ENTENDU par la classe d'Estavayer

  LES ANTIPHONAIRES D'ESTAVAYER-LE-LAC  

Le dernier vendredi avant les vacances de Noël, en compagnie d’une autre classe de notre institution, nous avons eu l’occasion d’admirer un des quatre antiphonaires d’Estavayer-le-Lac. Ce sont d’anciens livres de prières qui sont conservés à la Maison des Œuvres, en face de la Collégiale St-Laurent. On a eu beaucoup de chance car ils ne sont pas exposés au public.

Ces livres sont mieux gardés que tout l’or du monde. Deux personnes doivent toujours être présentes pour ouvrir le coffre et les faire admirer ; pour tourner les pages, il faut mettre des gants blancs pour éviter d’abîmer les couleurs ou de laisser des traces de doigts. Nous avons pu admirer plusieurs pages décorées de magnifiques peintures en miniatures : des enluminures.

Ces livres, au nombre de quatre, ont été fabriqués au XVe siècle pour la collégiale St-Vincent de Berne. Suite à la Réforme, ils ont été vendus en 1530 et offerts à la paroisse d’Estavayer-le-Lac. Ces livres étaient toujours utilisés à double car, lors des offices, il y avait deux chœurs qui se répondaient. Les moines allaient prier plusieurs fois dans la journée, matin, midi, soir et encore avant d’aller se coucher. Les antiphonaires mesurent 60 cm de hauteur sur 40 cm de largeur, comptent environ 700 pages chacun et sont très lourds.

Monsieur de Vevey, un des responsables, nous a expliqué tout le processus de fabrication. Les pages sont en peau de mouton (parchemin) et comme une peau ne servait à fabriquer que deux pages, il a fallu environ 1400 moutons pour les quatre antiphonaires. Avant de pouvoir écrire dessus, il fallait d’abord enlever les poils, puis on les trempait dans de la chaux vive. Ensuite, on ponçait les peaux avec de la pierre ponce. Si le copiste faisait une erreur, on ne déchirait pas la page car elle coûtait très cher mais on grattait le parchemin. Sur tout le livre qui nous a été présenté, il n’y a qu’une seule faute de copie !!!

Les peintres utilisaient des couleurs naturelles fabriquées à partir des plantes et des minéraux ; par exemple, le persil pour le vert, la suie pour le noir, … Les couleurs étaient mélangées dans une corne de vache creusée de petits trous et avaient toutes une signification précise. Par exemple, le bleu n’était utilisé que pour les personnages importants comme les rois, les Saints ou la Vierge Marie. Pour écrire la musique, on utilisait des portées de quatre lignes seulement et les notes étaient de petits carrés, rectangles ou losanges. On y voit également des textes ainsi que des fleurs dessinées et de magnifiques peintures. Pour écrire, le copiste utilisait une plume d’oie taillée en biseau. L’encrier était une corne de vache. Si on regarde une page en transparence, on observe de minuscules trous : les moines copistes utilisaient un compas pour tracer les lignes droites.

antiphoaire 1

  

 

antiphoaire 2


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