Mort en Antarctique 

Un beau jour de mars 1912, dans une petite tente dressée sur la Banquise de Ross, en Antarctique, le dernier d'un groupe de cinq explorateurs audacieux écrivit d'une main tremblante ces derniers mots dans son journal : "Nous tiendrons jusqu'au bout, mais nous nous affaiblissons de plus en plus et la fin est proche. Malheureusement, je ne pense pas pouvoir continuer à écrire longtemps". L'auteur de ces mots était le capitaine Robert Falcon Scott de la marine royale anglaise âgé de 43 ans et connu dans le monde entier pour être un explorateur polaire expérimenté. Ces explorateurs tentèrent d'être les premiers à rejoindre le pôle Sud. A leur arrivée, le 17 janvier, ils firent une découverte surprenante.
Un groupe de cinq hommes, membres d'une expédition norvégienne rivale, avait atteint ce point un mois auparavant, le 14 décembre. Voyageant par une route différente et utilisant des chiens de traîneau, les Norvégiens conduits par Roald Amundsen étaient arrivés les premiers. En partant pour marquer leur passage, ils avaient laissé une tente, une note écrite et un enchevêtrement de traces et traînées sur la neige.

Attristée et découragée, l'équipe britannique fit demi-tour. La saison était déjà bien avancée et les cinq hommes épuisés durent supporter des conditions climatiques pénibles. L'un d'eux fut gravement atteint par le froid et ses pieds couverts d'ampoules et d'engelures. Il fit une chute qui le laissa secoué, probablement avec des blessures internes. Il commença à délirer et fut le premier à mourir. Un autre, sachant qu'il n'atteindrait jamais la base, quitta la tente pour mourir seul. Scott et ses deux derniers compagnons, Wilson et Bowers continuèrent tant qu'ils en eurent la force, puis dressèrent leur ultime campement.

Pourquoi sont-ils morts ? Le planning était mal réalisé, les rations n'étaient  pas adéquates, les traîneaux tirés par les hommes étaient trop lourds. Ils ne sont pas simplement morts de froid, les habitants du nord du Canada, de l'Alaska et de la Sibérie subissent aussi de telles températures. Leur mort provient d'une mauvaise alimentation, de quelques semaines de privation, d'un manque de paraffine qui implique qu'ils ne pouvaient plus se chauffer et sécher leurs vêtements. Des habits froids et mouillés absorbent la chaleur du corps. Même la neige se ligua contre eux, par -30°C  la neige balayée par le vent  forme une surface grossière qui empêche les traîneaux d'avancer. Leur dernier camp fut dressé à seulement 18 km du dépôt suivant où des vivres les attendaient !

(d'après Guérir notre planète, la neige, la glace et le froid,  Bernard Stonehouse Jean-François Viseur   éd. Gamma). Référence photo: idem

Christa classe 123 Echallens (Suisse)