Les régions qui entourent le pôle Nord et le pôle Sud sont les plus froides de la planète. Pourquoi ?
Parce qu’elles bénéficient le moins souvent de la chaleur du soleil.

Contrairement à ce que l’on peut penser, la neige n’est pas très abondante en Antarctique. Cependant, au milieu de ce continent, la neige ne fond pratiquement pas à cause de la température qui peut descendre jusqu’à –89°C et l’été n’excède jamais –10°C

 

Les vents catabatiques : sacrés blizzards

 

L’Antarctique est un désert fait de froid et de vent. Les vents catabatiques glissent sur les glaciers et s’accélèrent avec le froid. Ils peuvent atteindre 300 km/h.

Pourquoi sont-ils si violents ?

Parce qu’ils appartiennent à une catégorie de vents appelés catabatiques ( du grec cata qui signifie vers le bas ), ces vents sont observés sous toutes les latitudes du monde mais nulle part ils ne sont aussi forts qu’en Antarctique.

 

Edgard Picciotto, le spécialiste en radiation nucléaire et géologie se souvient d’un blizzard qui a failli lui coûter la vie alors qu’il avait été envoyé en éclaireur avec Jacques Giot :

"Nous avions établi le camp, quelques tentes en tout, aux environs immédiats de la chaîne de montagnes, explique Picciotto. Un jour, nous décidâmes, Jacques et moi, d’aller voir de plus près les beaux granites rouges qui étaient à quelques centaines de mètres seulement de nos tentes. Normalement, lorsqu’on quitte le camp, même si c’est pour une petite sortie, il faut impérativement non seulement prendre deux traîneaux mais également emporter la tente, du fuel et de la nourriture. Je ne sais pas pourquoi mais, cette fois là, à cause du beau temps sans doute, nous étions partis avec des traîneaux vides. Une demi-heure plus tard, nous étions à pied d’œuvre en train d’admirer ce qui est, pour moi, la reine des roches. Tout allait bien et le spectacle était grandiose. Mais soudain, nous nous sommes inquiétés en voyant des lambeaux de neige s’effilocher au-dessous des montagnes. La décision fut prise de rentrer immédiatement. Une fois de l’autre côté du versant, nous fûmes en plein blizzard. La visibilité était nulle et j’apercevais à peine mes chiens. Dans de pareilles circonstances, je l’avais appris de Jacques Giot avant de partir, pour retrouver les tentes, il est impératif de garder le bon cap. Pour ce faire, nous devions en permanence faire attention à l’endroit précis du corps où le vent frappe, l’épaule ou la joue, par exemple... Une autre méthode pour se guider dans le blizzard est d’observer la direction des sastrugis et de les couper toujours selon le même angle. A l’aller, nous avions mis une demi-heure environ pour faire le trajet, une heure après que le blizzard eut commencé à souffler et que nous étions en train de marcher, nous n’étions toujours pas en vue du camp. Moi, j’étais d’avis de retourner nous mettre à l’abri de l’autre côté de la montagne. Mais Jacques m’en dissuada "on marche encore un quart d’heure, me disait-il alors, après on avisera. Un quart d’heure plus tard, toujours rien... Soudain, alors qu’on commençait à se poser de terribles questions, une des chiennes de Giot, qui était insupportable mais tellement intelligente, a fait un brusque écart. Elle avait senti les tentes qui se trouvaient à cinq mètres de nous . Nous étions en train de passer à côté du camp sans le voir ! Sans ce petit miracle, sans l’incroyable flair de cette chienne, je ne sais ce que nous serions devenus..."

 

Grenier Véronique (CSG de Nivelles / Belgique)

Sources :
L’Antarctique et la Belgique ; éd. Labor ; 1997, Bruxelles.
Le Petit Ligueur... la grande actualité, L’Antarctique : un continent pour la science, 1 décembre 1999, n°47, p19.