Reportages du 19 janvier 2001

Cristaux de roche / Distances

 

Il y a des millions d’années la surface de la Terre était " liquide ", composée de magma. Petit à petit celui-ci c’est refroidi pour constituer la croûte terrestre solide que nous connaissons maintenant.

Au cours de ce refroidissement, de l’eau a été emprisonnée localement dans des " bulles " de magma.

Aujourd’hui, en montagne, dans certaines roches ou plutôt dans des couches géologiques particulières (des veines), on retrouve ces anciennes grosses bulles d’eau sous la forme de cavités ouvertes vers l’extérieur.

Dans ces trous, que l’on appelle fours, on peut découvrir des cristaux de roches de très grande valeur.

Comment se forment ils ? Durant la longue période où l’eau est restée dans sa cavité, elle a accumulé des minéraux qui se sont cristallisés, c’est à dire qu’au niveau microscopique les minéraux ont changé les liaisons chimiques qui les lient les uns aux autres, pour s’organiser d’une autre façon (ici sous la forme d’un " réseau cristallin ") ce qui a donné les cristaux. Le temps pendant lequel le magma s’est refroidi et les types de minéraux capturés déterminent la forme et la couleur des cristaux.

Dans un four, les cristaux sont positionnés à peu près comme des stalactites dans une grotte. Sous l’action du gel et du dégel petit à petit ils tombent, on dit alors qu’ils sont mûrs.

En passant la main dans un four on peut donc, si on est chanceux, en extraire de magnifiques cristaux qui sont sur le sol parfois depuis des millénaires. René, notre spécialiste dans ce domaine, a trouvé de nombreux cristaux dont certains marbrés.

Mais il a surtout découvert un grand four (photos cris3 et cris4) ayant en son sein un magnifique et très gros cristal noir de quartz (photo cris5).

En Antarctique, un des phénomènes les plus troublant est l’appréciation des distances. Souvent, un objet éloigné semble tout proche, alors que quelque chose de proche paraît lointain.

Par exemple, sur cette photo la barre rocheuse semble assez proche, alors qu’elle est largement à plus d’un kilomètre.

C’est encore plus frappant pour cette autre montagne qui ne paraît pas si éloignée, en fait elle a une taille conséquente et il faut plus d’une heure de ski pour l’atteindre.

Inversement, Katelijne semble déjà assez loin alors qu’elle n’est qu’à 100 m.

Ces fausses impressions sont en fait dues à l’air froid et sec et à sa pureté. L’atmosphère étant dépourvue de poussière ou de brume, l’œil n’a donc pas de réel repères de profondeur pour estimer les distances, comme lorsque vous regardez un paysage en fermant un de vos yeux.