Reportages du 22 janvier 2001

Lichens et Tungespissen

 

Le 18 janvier, Katelijne, Ronald et moi même avons fait une longue randonnée à ski jusqu’au fond du cirque des montagnes qui nous entourent.

Sur notre route, nous nous sommes tout d’abord arrêtés au camp de l’expédition espagnole pour faire un petit bonjour à ceux qui sont nos voisins depuis deux semaines.

Nous avons ensuite skié droit vers le fond du cirque pour atteindre notre premier objectif, une montagne où on trouve un des plus beaux site de lichens de la région.

En effet, une fois arrivés nous ne pouvons qu’admirer le magnifique parterre de lichens rouges et noirs que René nous avait indiqué.

Nous y installons un thermomètre électronique qui restera là toute l’année pour mesurer la température de la roche sur laquelle les lichens poussent. Nous connaîtrons ainsi mieux les conditions de vie de ces végétaux dans cet environnement extrême.

Ces informations intéressent un professeur de la Nasa qui travaille pour un programme de recherche de la vie sur la planète Mars (sa spécialité est l’exobiologie c’est à dire l’étude des formes de vie non terrestres). Il étudie les lichens car durant la période la plus chaude de l’année sur Mars, les conditions climatiques ressemblent à l’hiver Antarctique. On pourrait donc imaginer que des végétaux proches des lichens puissent y vivre.

Après cela nous avons fait une pose repas sur l’arête toute proche, le panorama de notre pique-nique était incroyable !

De plus, c’est à cet endroit que René a trouvé les plus beaux lichens que nous ayons vus, certains ressemblaient à de petites touffes d’herbes. Malheureusement nous n’avons pu les revoir, la neige les recouvrant.

Nous nous sommes ensuite dirigés vers le dernier sommet du cirque, le Tongespissen. Avec Ronald (Katelijne n’ayant pas de crampons à fixer sous ses chaussures) nous avons gravi ce sommet tout en neige et glace.

Tout autour de la montagne il y a de grandes falaises dans lesquelles les pétrels des neiges nichent durant l’été (photo tong7).

En montant nous avons donc vu les traces de leurs activités, comme les empreintes dans la neige de leurs combats ou jeux. Lorsque nous étions sur le petit sommet rocheux, un de ces oiseaux est venu tourner autour de nous, il nous a même frôlés. C’est toujours impressionnant, mais ils sont tellement beaux, élégants et précis dans leur vol, que rapidement on souhaite qu’ils continuent à s’intéresser à nous.

Nous avons ensuite pris la route du retour pour le camp de base. Nous sommes rentrés fatigués après 10h de ski et de marche, mais heureux après une nos plus belles journées en Antarctique.