Reportage du 23 janvier 2001

L'expérience des Jeunes Sciences Bordeaux

 

Nous avons deux stations météorologiques automatiques, mais les mesures qu’elles prennent sont toujours au niveau du sol. C’est aussi le cas des stations météorologiques classiques. Or, l’atmosphère a une épaisseur de plusieurs kilomètres, c’est pourquoi les météorologues dans chaque station météo, même en Antarctique, lâchent plusieurs fois par jour des ballons qui s’élèvent dans l’atmosphère et mesurent à toutes les altitudes, grâce aux instruments qu’ils embarquent, la température, la pression, l’humidité. De plus, le suivi du mouvement du ballon permet aussi de connaître la vitesse et la direction du vent dans les diverses couches de l’atmosphère.

C’est cette opération que nous avons voulu reproduire (plus modestement) au camp de base. Pour mesurer la température à quelques dizaines de mètres, l'association française Jeunes Science Bordeaux nous a proposé un projet. Ils ont construit un petit thermomètre électronique indépendant et un boîtier de connexion pour lire sur l’ordinateur les mesures qu’il prend, ont imaginé de le mettre dans une petite boite puis de l’accrocher à un ballon tenu par une corde et gonflé à l’Hélium.

Pour des raisons liées à la difficulté pour nous de transporter en Antarctique une bouteille d’hélium, nous avons changé de plan au dernier moment et nous avons décidé d’accrocher le thermomètre à une voile. J’ai réalisé cette expérience au camp de base.

Sous l'égide de Christelle, vous trouverez toutes les informations nécessaires pour refaire cette expérience en classe (plan pour construire le thermomètre, logiciel d'acquisition, voile ou ballons utilisés … ) à l'adresse suivante : http://assojsb.multimania.com

Malheureusement sur le terrain tout ne s’est pas passé comme on l’imaginait.

Tout d’abord, les conditions locales de notre camp de base ne sont pas adaptées à l’utilisation que nous voulions faire de la voile. En effet, le vent y souffle peu car nous sommes protégés par les montagnes, et quand il souffle c’est par rafales. Il est donc difficile de faire des mesures de température à plusieurs altitudes. Nous n’avions pas prévu cela, en fait un ballon aurait été parfait.

D’autre part, j’ai cassé une pièce électronique dans le boîtier qui me permet de relier le thermomètre à l’ordinateur après la manipulation, bien entendu une pièce que je n’avais pas dans le matériel de rechange que nous avions prévu. Or, il n’y a pas ici au coin de la rue un magasin d’électronique.

" Dans une expédition polaire il faut tout prévoir alors que rien n’est prévisible. "  (Paul-Emile Victor)

L’expérience n’a pas réussi, bien que le travail de Jeunes Science Bordeaux soit imaginatif et très bien réalisé, cela nous instruit donc sur la difficulté de faire des travaux scientifiques en Antarctique.