Revivons la traversée de l'Antarctique d'Alain Hubert et Dixie Dansercoer

 

Du 5 au 16 novembre 1997

 

Les deux premiers jours se déroulent sans trop de problèmes, mais le 6 novembre, le temps se détériore. Nous nous levons à 7 heures. Il nous faut 2 heures pour prendre le petit déjeuner et ranger l'ensemble du matériel. Tout doit être contrôlé. En démontant la tente, je casse l'un de ses arceaux. Comme il fait froid à cause du vent, je suis obligé de m'enfermer dans un grand sac transparent pour effectuer la réparation.

Un parafoil est une sorte de cerf-volant

Les sastrugis sont des vagues de glace formées par les vents

 

A 9 heures, nous partons enfin. Pour avancer plus vite, nous essayons d'utiliser les parafoils, des cerfs-volants destinés à nous tirer. Mais la technique n'est pas encore au point et les suspentes (les ficelles) des parafoils s'emmêlent souvent. A 14 heures nous nous arrêtons, car le temps est trop mauvais et il faut réparer les cerfs-volants. Nous n'avons avancé que de 3,5 km. Il reste encore 3500 km ! 

 

En raison du vent, il est indispensable de s'enfermer dans un sac transparent pour effectuer les réparations

 

Durant les deux jours suivants, les déplacements sont rendus difficiles en raison des sastrugis, des vagues de glaces formées par les vents. Le dimanche 9 novembre, après plusieurs chutes sur la glace et de nombreuses réparations, je constate en soulevant mon traîneau, appelé pulka, qu'un des patins est fendu sur toutes sa longueur. Une réparation de fortune permet de marcher pendant encore deux jours, mais il faudra songer à remplacer les pulkas.

 

Le soir du 11 novembre le blizzard se lève. Il ne nous quittera plus jusqu'au 16 novembre. Le vent atteint des pointes à 110 km/h et il serait suicidaire de vouloir avancer dans cette tempête. Durant ces 5 jours d'immobilités, nous jouons aux cartes, et réparons le matériel.

 

Le blizzard nous bloque durant 5 jours