Reportage
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"Ecrire un livre, un défi ?" : Interview de Philippe Clément

Imprimerie  P. Clément  Journaux
M. Philippe Clément, directeur et éditeur:

Comment fait-on un livre ?
Il faut d’abord choisir un auteur  puis un éditeur. L’auteur, c’est vous et l’éditeur c’est moi.
Une fois que l’on s’est mis d’accord, il faut réaliser le livre. Il faut me donner une maquette pour que je puisse voir si c’est intéressant : on va définir le format, le papier, les couleurs et les quantités. Ensuite on réalise le livre sur ordinateur c’est ce qu’on appelle la composition, la mise en page, le graphisme. Quand tout cela est fait, on fait un bon à tirer. Le bon à tirer doit être signé par l’auteur et l’éditeur et ensuite on l’envoie à l’impression.
Une fois que c’est imprimé, on relie les pages (souvent dans une entreprise spécialisée) et on emballe les exemplaires. Ils sont dès lors prêts à la vente.

Quel est le papier que vous utilisez le plus ?
C’est le papier couché brillant, glacé. Les couchés brillants et les couchés mates  n’ont pas le même toucher et, dans ces papiers, il y a des grammages, des épaisseurs de papier différentes. On parle de grammages parce que c’est le poids d’une feuille d’un mètre carré. Le papier le plus fin, c’est 60 g et le papier le plus épais c’est 200 à 300g et on utilise le plus souvent du 100-150 g donc du couché brillant, couché mate.

Éditez-vous des mangas ?
Non, on édite seulement des livres qui se rapportent à la région ou à un auteur, un artiste de la région ou un sujet qui a un intérêt pour la région. Les BD japonaises, on n’est pas trop intéressé parce que ce n’est pas notre marché. Puis il y en a qui ont peut-être un meilleur réseau de distribution.
Après qu’on ait fait un livre, il faut le vendre, le distribuer alors nous on distribue seulement dans la Gruyère et dans la région fribourgeoise. Donc des livres comme ça, je pense qu’il faut un grand éditeur.

Combien de livres faite-vous par année ?
Ça varie entre 2 et 4 livres, ça dépend des intérêts qu’il y a, du volume du travail que l’on a à l’imprimerie donc on peut aussi reporter sur l’année suivante. Cette année, on a prévu d’en faire 2 ou 3. C’est un peu des coups de foudre, s’il y a quelqu’un qui nous envoie sa maquette et que ça nous plaît, on la publie.

Combien gagne l’imprimerie par année ?
Alors, l’imprimerie c’est un chiffre d’affaires de 6.000.000 francs par année et dans ces 6.000.000, il y a beaucoup d’imprimerie comme vous le voyez. On les appelle les imprimés commerciaux et au niveau des livres peut-être entre 30 ou 60 mille francs. C’est ce que nous coûtent les livre au niveau de la production.

Comment avez-vous décidé d’éditer des livres ?
C’est un peu l’historique, les éditions gruériennes avaient été fondées par l’ancien propriétaire de l’imprimerie, M. Glasson. Il dessinait, c’était son hobby. Alors, c’est lui qui a fait les premiers livres en tant que dessinateur, illustrateur et il avait son frère Gégé qui était journaliste. C’est lui qui faisait les textes. Alors, quand on a un sujet et puis on a une imprimerie, on fait un premier livre et les éditions gruériennes sont nées.

De quoi avons-nous besoin pour écrire un livre ?
Beaucoup de patience, il faut être intelligent, si c’est un livre d’images, il faut bien savoir dessiner. Si c’est une BD,  il faut un scénario. Il faut avoir un bon sujet et après il faut voir pour la réalisation (financement, édition).


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